DouDyDouD

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  • #189158
    DouDyDouD
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    Je me contenterai de réagir sur ce point:

    Par Toutatis wrote:
    DouDyDouD wrote:
    Tout le problème est bien la propriété ! Les nomades ont cette certaine sagesse, à l’origine, de n’avoir jamais voulu posséder une terre, puisqu’il s’agissait de la Terre.

    Je trouve que cet exemple illustre parfaitement les reproches que je fais: Pourquoi artificiellement mettre sur un piédestal les aborigènes (les nomades) en affirmant « qu’ils ont la sagesse de ne pas vouloir posséder de terre »?
    Sur quoi te bases tu?
    En ce qui me concerne, la réalité est bien plus simple et bien moins romantique: les peuples nomades se retrouvent en général dans des régions déshéritées (arides par exemple) qui ne peuvent pas supporter la présence humaine pendant trop longtemps. Les nomades ne mettant pas en valeur les terres sur lesquelles ils évoluent, ils sont forcés de bouger, cela n’a rien à voir avec une quelconque philosophie de vie.
    Pourquoi ce besoin de « romancer » leur histoire?

    Idem pour la notion de « propriété ». Bien sur je suis absolument d’accord pour dire que son concept a dégénéré mais à la base la notion de propriété a permis de pacifier et/ou d’éviter bien des conflits en mettant sur papier qui avait quoi et qui pouvait faire quoi et où.

    Je le répète en passant : je ne mets personne sur piédestal, une conviction première, simplement parce qu’il y a du bon et du mauvais partout, dans tous les peuples, chez chaque individu (peut-être quelques exceptions illustres). Quand je parlais de sagesse pour évoquer le nomadisme, forcément ça laisse entendre une certaine romance d’un état de fait motivé par des besoins vitaux liés aux territoires arpentés. Je pense néanmoins qu’au-delà de cette raison première, ce mode de vie s’allie d’un respect particulier à la terre. Je ne prenais pas pour exemple les aborigènes, je réagissais plutôt à  » L’Europe appartiendrait-elle plus au Gitans ? ». En l’occurrence je pense que le peuple Rom a une conscience du territoire bien plus européenne que beaucoup de citoyens français etc (de génération en génération).

    Je comprends bien l’origine de ton contre-pied : le ras-le-bol de cette tendance à plaindre au point de les ériger en victime exemplaire les communautés qui en ont pris dans la tronche depuis des lustres. Pénitence dans la continuité d’une éducation judéo-chrétienne pluri-séculaire.

    Mais les faits historiques révèlent dans tous les cas de colonisation, la généralisation d’une imposition par la force d’une pensée unique et occidentale. Pensée liée à la religion, à la notion de propriété et de capitalisation.

    Et les prises de position décomplexées qui prônent « les bienfaits de la colonisation » m’éxaspèrent autant que celles qui les nient totalement. Certes on peut reconnaître aux colonisations des « avancées » locales indéniables (puisque évoluant dans un monde aujourd’hui régi par les conséquences coloniales). On peut et on doit lui reprocher toute sa violence (de laquelle ont aussi participé des « relais » locaux, forcément) physique, morale : la rendre publique pour en tirer des leçons. Car elle se perpétue aujourd’hui sous de nouvelles formes, et je ne pense pas que ça soit une fatalité. Les consciences collectives en ont marre de subir : « ben ouais c’est comme ça, le monde c’est un rapport de force pour imposer sa belle manière de penser à ceux qui fonctionnent différemment ».

    Si dans les bouquins d’histoire, à l’école, au lieu (ou en plus) de nous décortiquer toute la succession des rois de France etc., on zoomait un peu plus sur des questions historico-étiques (traîte négrière, colonisations, invasions, enjeux véritables de la plupart des guerres etc.), les manières d’aborder ces sujets seraient moins « bêtement » tranchés, et les interlocuteurs pourraient plus facilement nuancer leurs propos, voire imaginer un instant se remettre en question.

    Si mon gros défaut me semblerait être souvent de ne pas trop savoir sur quel pied danser, le défaut de beaucoup de personnes que je croise ou entreprends sur des sujets complexes serait d’être fermement soudé à une base de pensée. Après, il n’y plus que les orgueils qui travaillent, les petites ou grandes batailles égotiques, et il n’y pas grande modification dans la manière de percevoir les évènements. Enfin, comme vous dîtes, un forum c’est pas fait pour développer des démonstrations …. 😉

    #189150
    DouDyDouD
    Membre
    Par Toutatis wrote:
    Je ne prétends pousser aucune réflexion sur un forum, je ne suis simplement pas d’accord avec cette mode malsaine qui consiste à ne voir dans la culture occidentale que tous les maux du monde…
    Je trouve d’ailleurs cette attitude assez indécente quand on sait que cette culture que vous méprisez a fait de vous des êtres cultivés, en bonne santé, avec un avenir et vivant en sécurité. Et toutes les sociétés humaines de la planète ne peuvent pas se prévaloir des mêmes résultats même si « 3 générations de philosophes et d’ethnologues » ont décrété le contraire.

    Perso je ne méprise pas la culture dans laquelle j’évolue. Je reste également bien loin de la vénérer.
    Je lui suis en partie reconnaissant, et la meilleure des reconnaissances à son égard reste la critique. La guerre commence dans notre maison.
    Il y a et aura toujours beaucoup de systèmes à remettre en cause. Système éducatif sclérosé, politique sécuritaire paternaliste abrutissante et suspicieuse, goinfrerie technologique, politique étrangère avide de main-mise sur les richesses des autres… En gros je ne me plaints aucunement de comment je vis, je pense juste qu’il y aurait énormément d’aspects de la vie quotidienne qui, déjà en France, pourraient être améliorés.

    Dans la même logique que celle (qui n’est peut-être pas la tienne Toutatis) voulant que l’on ait pas à se plaindre de vivre dans ce pays que le reste du monde adule, on peut simplement estimé qu’il est inacceptable que des gens crèvent les nuits d’hiver dans la rue, que d’autres soient renvoyés « chez eux » pour des questions de quotas, que des centrales nucléaires continuent d’être construites et vendues à l’étranger, comme les armes d’ailleurs. Après qu’est-ce que JE fais au quotidien pour enrayer tout cela … ? A part tenter de m’informer et peut-être réussir (un jour) à informer sur des sujets cruciaux, des axes d’ « évolution » réelle.

    Capitalisme et économie de marché à outrance nuisent par leur avidité aveugle. Les gouvernements occidentaux sont complètement dépassés par leur embryons, les multinationales qui elles n’ont plus de compte à rendre à personne. Les instances juridiques commencent à peine (10 ans ?) à les incriminer pour des mises en « esclavage moderne » de villages entiers.

    L’occident n’est jamais le seul responsable. Aujourd’hui, la Chine par exemple prend une belle relève des industries belges au congo, dans la région du Katanga. Et bien sûr, il suffit de quelques décideurs locaux qui sans scrupule prennent les pots de vins et mettent l’armée dans le sillon des multi-nationales et la population n’a plus aucune liberté, pas même la grève. Les « décideurs » locaux, là en l’occurence le gouverneur de Katanga, fait tampon entre grands patrons étrangers et « son » peuple. Et il penche en faveur des multinationales apparemment plus par crainte que par réel connivence. Ses prédécesseurs, quand un poil trop rebels vis-à-vis des autorités économiques étrangères, ont simplement « disparus ».

    ‘fin bref, il n’y a pas que l’occident dans la balance criminelle internationale, mais je ne pense pas qu’il soit le moins impliqué dans les crimes commis, en train d’être commis et qui seront commis. Ses intérêts dépassent ceux de « son » peuple, écrasent ceux du « peuple » avec les représentants desquels il négocie, et se révèlent être principalement ceux des grands patrons et actionnaires.

    L’important comme tu le dis n’étant pas la repentance à outrance mais bien la (re)connaissance d’un passé pour déjà éviter le même type d’horreur.
    Il n’est pas exclut d’aller vers un monde plus équilibré, où les peuples ne seraient pas seulement assujettis aux fluctuations boursières et aux décisions « politiquement correctes » du G8 ou autre regroupement visant l’intérêt des pays riches au détriment des autres.

    Par Toutatis wrote:
    Parce qu’un peuple de NOMADES qui prétend avoir des terres (à l’exception notable de lieux sacrés), ça me fait rigoler! les gitans possèdent ils l’Europe? non bien sur!

    Tout le problème est bien la propriété ! Les nomades ont cette certaine sagesse, à l’origine, de n’avoir jamais voulu posséder une terre, puisqu’il s’agissait de la Terre. Qui se partage, qui est à tout le monde, autant ses richesses que ses espaces. Mais ce ne fût pas l’avis de toutes les peuplades. Je ne suis pas du tout contre la sédentarité, évidemment. Mais la privatisation de tout et n’importe quoi va à l’encontre de la liberté de chacun.

    Aussi, dans le cas des « corporations » ou sociétés (qui ironie du sort n’ont plus de territoire à proprement parler mais fonctionnent sur du virtuel, du fluctuel constant), tout à un prix, et tout est privatisable. Cela fait 30-40 ans que la logique de développement du bien commun et public se fait bouffer par celle, bénéficiant à une minorité, visant à s’approprier l’intégralité du lot commun.

    Oula …. :huh: ça part dans tous les sens…

    PS : Toutatis a posté un message juste avant, qui n’est pas pris en compte dans celui-ci.

    #189142
    DouDyDouD
    Membre
    Par Toutatis wrote:
    Même le crétin de «ce soir j’irais dormir chez vous » est allé chez les aborigènes.
    Je n’ai par exemple jamais vu d’émission qui traitait des grandes villes australiennes en particulier. Elles sont pourtant agréables à vivre, elles sont bien organisées et l’architecture est riche.

    A. de Maximy, ça ne m’étonne pas qu’il y soit allé, pas du tout. Même si sa façon de faire ne sert pas toujours l’image occidentale dans d’autres pays, il le fait et a le mérite de « rapporter » du vécu. Ses montages ne doivent pas cacher grand chose, il témoigne d’une certaine façon de rencontrer, aux 4 coins de la planète. Quoiqu’on en dise je ne le trouve pas grossier, juste un peu sans gêne de temps à autres mais c’est conforme au titre de son émission.

    Par Toutatis wrote:
    La culture aborigène, elle aussi a ses démons… il ne faut pas être naïf et il faut arrêter de les voir comme des Saints.

    Je ne pense pas avoir été (trop) naïf. D’ailleurs comme je le dis dans mon premier post, je ne compte pas les mystifier, ou les mettre sur pied d’estale. C’est simplement un peuple qui à mes yeux d’occidental possède une histoire et des moeurs intéressantes, en bonne partie soufflées par la colonisation intéressée. J’ai bien eu écho des dégâts de l’alcool, et de la place que les villes leur ont réservés, à laquelle ils paraitraient stagner.

    Il faut par contre prendre en compte la violence d’un tel changement de vie suite à l’arrivée des colons. « On » leur a imposé une nouvelle façon de vivre si différente de celle qui forge leur histoire que ce n’est pas en 20 ans qu’ils peuvent faire table rase pour suivre la « bonne » logique capitaliste. Je pense que l’intérêt du « public » vis à vis de leur sort dvient en partie du constat que peu d’entre eux conservent une « vie digne », et qu’une grande majorité, destitués de leurs terres, volés quand enfants ou autres, se laissent simplement sombrer, avec leur part de responsabilité et leur sort de victime.

    Il ne faut donc pas être trop naïf, mais assez pour ne pas réduire leur culture à la phrase « oui mais tu sais moi j’en ai vu dans les villes, ils foutent leur rente dans l’alcool et sont tous tout bourré à longueur de journée ».

    Quand au « courage » de rapporter ce que j’ai vu, t’inquiète. J’ai juste tendance à essayer de balancer ce que je vois, puisque simplement JE vois et ne connais pas le fin fond de l’histoire. Tout n’est pas blanc ou noir.

    Sinon je ne réduis pas la culture occidentale à un monobloc. Tu me parlais simplement d’art de vivre particulier, je ne faisais que le replacer sur son socle. Puisqu’aussi original soit-il, il n’est pas exportable en intégralité au monde entier. « Nous » (occidentaux) gaspillons beaucoup trop les denrées si précieuses à l’échelle planétaire, dont beaucoup de pays souffrent le manque. Le monobloc est tout simplement le « socle » de « notre » rythme de vie actuel. Chacun s’en soucie, plus ou moins, ou pas du tout. Mais qui n’en est pas conscient ?

    Par Toutatis wrote:
    – Mode ironique « ON » – Et ceux qui ceux qui n’ont pas la chance de bosser pour elle, se jettent à la mer pour la rejoindre… – Mode ironique « OFF » –

    Rectification : ceux qui ont trop trimé pour elle, directement ou non, se jette à la mer coûte que coûte pour tenter d’en profiter un peu. Il ne faut pas tout confondre, je parlais d’abord et avant tout des pays où l’on exploite, où des guerres explosent etc., sous couvert officiel de lutte pour la démocratie, pour raison officieuse de s’accaparer quelques richesses et main d’oeuvre locales. Je ne diabolise pas la société occidentale plus que je n’en connais sur elle. Et plus j’en apprends, plus il y a de facettes très dérangeantes. Après, j’en fais partie et ne peux simplement la montrer du doigt.

    Je ne suis pas pour la victimisation, ni pour la culpabilisation. Mais faut faire en sorte de savoir s’essuyer la merde qu’on a dans les yeux.

    Par Toutatis wrote:
    Le métissage peut être un sujet intéressant à condition qu’il soit traité de façon objective…Parce que dans nos sociétés, un aborigène qui apporte un didjeridoo à un blanc, c’est génial, métissage ! mais quand un blanc apporte à l’aborigène quelque chose, là les bienfaits du métissage, hop! envolés!

    Oui, j’entends. Le principal dans le métissage n’étant pas de voir comment un aide l’autre, et quelle note on lui donne, mais comment ensemble ils avancent. Je pensais d’ailleurs peut-être plus aux métisses à proprement dits, à ceux qui ont un peu des « deux » cultures en eux. Ils ont certainement une place clé dans la société australienne en construction.

    Quant aux documentaires sur les villes australiennes, je n’sais pas. Toute façon j’ai pas la télé héhé ! Je manque certainement quelques perles ça et là mais m’évite tellement de conneries.

    #189140
    DouDyDouD
    Membre

    Fred, je débarque, donc les pieds dans l’plat ça m’va.

    #189138
    DouDyDouD
    Membre

    Salut Toutatis !

    Après ton message j’ai pris un peu de recul par rapport aux raisons de ma « mise sous pression volontaire » pour dénicher un thème abordant la culture aborigène. Mise sous pression à double tranchant : le bon concernant ma documentation précipitée au sujet de l’histoire et des conditions de ce peuple, le mauvais touchant à la recherche de contact dans un délai très court. Le bon côté de cette prise de recul : plus décontracté, je vais vadrouiller puis certainement rebondir sur des rencontres australiennes (en général). J’ai quelques australiens musiciens à visiter, et pleins de rencontres fortuites en perspective. En somme, faire un tour d’approche du pays, du territoire, puis aviser.

    Mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec le principe de dire que « peinture aborigène et territoire » sont des sujets vus et revus, en tout cas pas en France à mon sens. J’ai beau cherché, je trouve quelques documentaires sur la peinture aborigène, dont certainement le plus connu traitant de la vie de Geoffrey Bardon, « Mr Patterns », dédiée aux aborigènes de la réserve de Papunya. Je ne suis pas sûr que la culture aborigène soit si divulguée que cela, même si les pays étrangers ont été sollicité comme témoins/acteurs pour court-circuiter le gouvernement australien et participer de l’émancipation aborigène. Tu demandes à quelqu’un en France ce qu’est la Dreamtime chez les aborigènes, tu as très peu de chance d’en avoir ne serait-ce qu’une infime idée comme réponse. En somme, tout à déjà été fait c’est vrai. Mais tout est « unique » également. Et niveau australien, ce que j’ai trouvé comme témoignage émanait la plupart du temps de galeries fonctionnant avec des communautés artistiques. Bien, pas bien ? ça doit varier en fonction des galeries et des intermédiaires.

    Donc en somme, au début je me suis dit :  » Tiens si je vais sur cette terre, autant tenter de rencontrer les véritables pionniers. Au-travers une thématique, partager quelques moments et recueillir quelques témoignages ». Maintenant je n’exclus pas cette possibilité mais ce n’est plus aussi focalisé, et il me faudrait rencontrer également, simultanément ou avant tout, cet « art de vivre » proprement australien.

    J’en reviens à une situation des plus vagues car, me concentrer sur l’art australien en général, ça peut partir dans toutes les directions, intéressantes et/ou désuètes. ça dépend de contingences difficilement cernables. Pour ce qui est d’exporter son art de vivre aux 4 coins de la planète, j’attends de voir. Car même s’il peut être balancé et pertinent, il reste initialement occidental. Et « la vie à l’occidentale » contient ses démons : elle n’existe en grande partie en tant que telle uniquement parce que le reste de la planète (9/10ème de la population) trime pour elle. M’enfin c’est pas le sujet.

    Cela dit, je suis de plus en plus curieux d’aborder cet immense territoire, ses diversités, ses paradoxes. Peut-être que ma recherche s’orientera « naturellement » sur les sentiers du métissage artistique.

    En tout cas merci à toi toutatis, le seul à m’avoir répondu, qui plus est de manière pertinente.

    François

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