La Terre d’Arnhem, découverte de ce trésor du nord australien

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Terre d'Arnhem

La Terre d’Arnhem est un endroit très particulier en Australie. Située dans le Territoire du Nord, elle est adjacente au parc national de Kakadu et borde la mer d’Arafoura ainsi que le Golf de Carpentarie. Mystérieuse, intrigante, elle est l’un des territoires les plus sauvages et isolés du continent avec très peu de touristes. Entre paysages vierges et culture aborigène, c’est un lieu unique, définitivement hors des sentiers battus.

Découvrir la Terre d’Arnhem

Elle s’étend sur plus de 97 000 km² dans la région du Top End, à l’est de Darwin. Décrite comme étant la dernière frontière de l’Australie, elle est encore peu connue des touristes mais aussi des australiens eux-mêmes qui sont rares à s’aventurer aussi haut.

Il faut dire que la Terre d’Arnhem est une contrée à part. Bien que son nom lui vienne du navigateur anglais Matthew Flinders (en référence au navire hollandais le « Arnhem » qui explora ses côtes en 1623), elle n’appartient ni à la Couronne britannique, ni au public, mais bel et bien aux aborigènes qui en sont à la fois les gardiens et les propriétaires. Plus précisément, le peuple Yolngu qui habite cet espace depuis près de 60 000 ans. Il s’agit de leur terre ancestrale avec laquelle ils entretiennent un lien culturel et spirituel extrêmement fort. C’est aussi ici qu’est né le didjeridoo, célèbre instrument de musique australien.

La Terre d’Arnhem est faite de nombreux contrastes, de rivières foisonnantes de poissons, de forêts tropicales, de côtes accidentées, d’îles éloignées et d’escarpements rocheux. C’est un endroit spectaculaire, magique, dont se dégage une énergie bien particulière.

Elle jouit d’une flore et d’une faune très riches, encore bien préservées du passage humain.

Elle abrite notamment une population importante de crocodiles marins, de dugongs, de tortues et d’oiseaux migrateurs.

Depuis 1931, elle est classée comme réserve aborigène.

Le permis obligatoire

Comme précisé plus haut, cet endroit est à part du reste de l’Australie et appartient au peuple aborigène. Vous ne pouvez pas y pénétrer sans une autorisation préalable.

Un système de permis pour traverser et/ou visiter a donc été mis en place. Celui-ci permet en effet de protéger la vie privée des collectivités autochtones ainsi que leur culture, à protéger l’environnement naturel et à promouvoir la sécurité des visiteurs.

aborigene arnhem land
Copyright : Rusty Stewart

Pour vous rendre sur la Terre d’Arnhem, deux options s’offrent à vous :

  • Choisir un opérateur touristique local qui vous emmènera faire une excursion organisée et qui s’occupera de tous les papiers nécessaires ainsi que du programme. Les départs se font généralement de Darwin ou de Kakadu.
  • Décider d’y aller par vous-même. Dans ce cas vous devrez obtenir une autorisation du Northern Land Council, ce qui sera évidemment plus compliqué et fastidieux.

Quelques opérateurs locaux :

Culture aborigène, excursions nature et pêche

La Terre d’Arnhem offre une multitude d’activités culturelles pour ceux qui ont envie d’en savoir davantage sur la culture aborigène. Vous trouverez dans les nombreux parcs de la région une quantité impressionnante de peintures rupestres et d’œuvres d’art variées (anciennes et contemporaines). Au Mont Borradaile notamment, vous pourrez admirer des milliers de peintures rupestres représentant les croyances aborigènes avec notamment le serpent arc-en-ciel, symbole puissant du fameux Temps du Rêve. Cet endroit est l’un des sites culturels les plus importants d’Australie.

Un autre lieu riche en art est la région reculée d’Oenpelli à Injalak Hill où vous pouvez voir des artistes aborigènes en train de peindre, de fabriquer divers objets ou de tresser des paniers. Le Centre d’art et d’artisanat Injalak (Injalak Art and Craft Center) est particulièrement réputé. D’autres communautés comme Maningrida et Yirrkala sont également très intéressantes à visiter. Sans oublier Nyinyikay, l’île de Bremer et Nhulunbuy (aussi connue sous le nom de Gove), des communautés reculées, situées entre grandes falaises et mer.

Ici, vous pourrez vivre des expériences aborigènes uniques en faisant des marches dans le bush avec un guide local ou encore une excursion « bush Tucker » pour découvrir quel type de nourriture trouver en pleine savane australienne.

Terre d'Arnhem
Yirrkala, Shady Beach – Copyright : Matthew Grooby

Arnhem Land comprend également des sites historiques importants, dont notamment les ruines des premiers colons européens dans le parc national Garig Gunak Barlu (péninsule de Cobourg).

Si vous êtes là-bas à la bonne période, ne manquez pas le Garma Festival, un événement régional de quatre jours dans le nord-est de la Terre d’Arnhem, visant à favoriser les échanges entre aborigènes et non-aborigènes en partageant leurs connaissances et leur culture. Pendant cet événement ont lieu des spectacles cérémoniels, des leçons de bushcraft, des ateliers et un forum académique.

 

Enfin, avis aux amateurs de pêche ! La Terre d’Arnhem est un des meilleurs spots au monde pour cette activité. Vous aurez d’ailleurs peut-être la chance d’attraper le fameux Barramundi, un poisson particulièrement apprécié par les aborigènes.

Quelques autres activités

  • Depuis le parc de Kakadu, si vous vous dirigez vers l’est à Ubirr, un groupement rocheux d’où vous pourrez admirer un petit bout du vaste territoire la Terre d’Arnhem et sur la plaine de Nadab.
  • Découvrir les merveilles de Cape Arnhem (Wanuwuy) sur la Gove Peninsula, entre plage, camping sauvage et pêche.
  • Faire un tour en avion ou en hélicoptère au dessus d’Arnhem Land.

Si vous vous rendez à Arnhem Land par vos propres moyens et avec un permis, ne vous attendez pas forcement à pouvoir entrer aisément en contact avec les aborigènes. À force de répression, ces derniers vivent entre eux. Ils acceptent d’organiser des activités dans le but de sensibiliser les visiteurs et de leur montrer leur culture.

Terre d'Arnhem

Dormir sur la Terre d’Arnhem

Les possibilités de logements touristiques sont très limitées sur la Terre d’Arnhem. Ici, pas de couverture wifi, pas d’hôtels de luxe, mais plutôt quelques aires de camping isolées, des éco-tentes ou encore de modestes bungalows. C’est aussi ce qui fait tout le charme de cette contrée sauvage !

Quelques options :

  • Dhimurru, il vous faudra demander un permis au préalable.
  • Wiligi Arnhem Land
  • Bodeidei Camp, tenu par François Giner, un français qui vit là-bas depuis de nombreuses années, au cœur de la communauté aborigène des des Ngkalabons.
  • Gulkula Campground (site du Garma Festival)

Évidemment, si vous optez pour un tour de plusieurs jours, l’opérateur se chargera de tout, y compris du logement.

Quand visiter la Terre d’Arnhem ?

La meilleure période pour visiter Arnhem Land est la saison sèche, d’avril à septembre. En effet, pendant la saison des pluies, de nombreuses parties du parc sont fermées.

Les différents accès

La Terre d’Arnhem se situe à 360 km de Darwin et à 100 km de Jabiru. Pour vous y rendre, il vous faudra un 4×4 car les routes sont difficiles et peuvent être coupées par des bras d’eau. Selon l’endroit d’où vous venez, vous pourrez prendre la route Central Arnhem Road, Arnhem Highway ou Kakadu Highway.

Des vols sont également disponibles entre la ville minière de Nhulunbuy et Darwin ou Cairns.

Les permis par zones :

  • Parc national Garig Gunak Barlu sur la péninsule de Cobourg (demande auprès du NT Parks and Wildlife)
  • Zone de Dhimurru, péninsule de Gove, Cape Arnhem et Little Bondi (demande auprès de la Dhimurru Aboriginal Corporation)
  • Le Northern Land Council délivre des permis de transit à Nhulunbuy et dans d’autres régions par l’intermédiaire de leurs bureaux régionaux.
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