Terres aborigènes

A l’issue d’un combat de 37 années, le Premier ministre a remis en juin les titres de propriété du territoire Kenbi situé à l’opposé du port de Darwin à ses tout premiers occupants. La procédure aura été tellement longue que certains Aborigènes seront décédés sans pouvoir assister à ce jour historique.

Cet immense territoire appartient dorénavant à 6 personnes reconnues comme les propriétaires légitimes et signifie pour cette communauté de 1600 habitants la possibilité de profiter du potentiel de développement de la région.

Mais au-delà des aspects économiques, c’est surtout une reconnaissance symbolique de la spoliation et les violences dont ont été victimes les Aborigènes à l’arrivée des colons. Le Premier ministre déclare ainsi que

« Cette revendication représente tellement plus qu’une guerre de territoire. C’est une histoire qui raconte l’instinct de survie et la résilience de nos Premiers Australiens, la survie du peuple Larrakia. Car vous appartenez à la terre, et la terre vous appartient. »

Ce revirement politique est récent ; à la fin des années 70, le Territoire du Nord avait voté des règles d’urbanisme déclarant que les alentours de Darwin, Katherine, Tennant Creek et Alice Springs appartenaient à la ville dans le but précis d’empêcher toute réclamation des Aborigènes, et donc de contourner l’Aboriginal Land Rights Act de 1976 – dont on fête les 40 ans cette année – qui accordait aux Aborigènes le droit de réclamer leurs terres.

Il aura fallu 23 ans pour prouver l’irrecevabilité de ces règles, et encore 14 ans pour faire aboutir la procédure.

Au mois de juin de cette année, quatre cérémonies ont permis de restituer plus de 200 000 hectares de terres à leurs premiers propriétaires. Les Aborigènes possèdent dorénavant 40 % du Territoire du Nord, dont 85 % de ses côtes.

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