Forêts Tasmanie

En Tasmanie, le gouvernement conservateur vient de demander à l’Unesco de retirer des milliers d’hectares de forêt du Patrimoine mondial. Atterrés, les écologistes montent au créneau.
Dans une région qui a subi de fortes glaciations, ces parcs et réserves, avec leurs gorges profondes, qui couvrent une superficie de plus d’un million d’hectares, constituent l’une des dernières étendues de forêt pluviale tempérée du monde ». Présentation de la zone de nature sauvage de Tasmanie, inscrite au Patrimoine mondial, sur le site de l’Unesco.

« S’il le faut, nous reprendrons le combat. » Dans une interview au quotidien Le Monde, Phill Pullinger, directeur de l’ONG Environment Australia, est remonté. Le 27 avril, 2 000 personnes, à l’appel des écologistes de Tasmanie, ont manifesté dans la haute vallée de la Florentine, au sud-ouest de l’île.

En janvier, le gouvernement conservateur de Tony Abbott a remis en question l’inscription de la vallée au Patrimoine mondial de l’Unesco, en demandant de retirer 74 000 hectares sur les 120 000 ajoutés en 2013. Deux mois plus tard, en mars, les élus conservateurs de Tasmanie ont annoncé qu’ils ouvriront 400 000 hectares d’autres réserves pour l’industrie. Ces décisions ont relancé la vieille guerre des forêts entre écologistes et industriels, ouverte en Tasmanie depuis plus de 40 ans. « C’est ici qu’est né le premier parti Vert du monde, en 1972 », rappelle au Monde Christine Milne, présidente des Verts en Australie.

Une déclaration de paix avait été trouvée entre les deux parties, écologistes et industriels, en 2012, ce qui avait abouti à l’extension au Patrimoine mondial en 2013. La nouvelle décision du gouvernement rend caduque cette négociation entre les ONG, l’industrie forestière, les communautés locales et les syndicats.

L’Unesco rendra sa décision en juin. Mais Christine Milne prévient déjà : « Cette demande pourrait créer un précédent dangereux. Certaines pays en développement, en Afrique notamment, seront tentés de faire comme l’Australie ».

Crédits photo : sridgway

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2 Commentaires

  1. Je reprends tes derniers mots Bacchus… Ça fait peur de lire ce genre de choses ! Je me souviens de mon premier séjour en Australie, ce n’était pas en Tasmanie, mais près de Margaret River, j’avais passé deux jours avec des activistes qui allaient s’attacher aux arbres pour éviter qu’on les coupe. Peut-être bien que l’année prochaine j’irai me menotter à un arbre tasmanien ! :diablo: