Mon job Australie : Hôtesse sur un bateau

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mon lieu de travail
mon lieu de travail

Un des atouts de l’Australie est la diversité de sa vie sauvage. On n’a pas envie de repartir sans avoir au moins fait un câlin à un koala, un bisou à un kangourou ou sans avoir nagé avec les dauphins. Elodie, une Gersoise de 26 ans, a trouvé le moyen d’approcher des animaux et d’être payée pour ça en plus ! Elle s’est faite embaucher comme hôtesse sur un bateau de croisières pour voir les baleines…

Partie pour faire du bénévolat, j’ai été embauchée !

Je suis partie en Australie pour faire un break dans mes études de droit. Après un an, j’avais envie de rester et de rentabiliser à fond ma deuxième année de WHV, mon objectif étant d’intégrer un master sur la protection des espèces en voie de disparition. Du coup, j’ai décidé de passer cette année à travailler dans le domaine qui me passionne, la protection des animaux.

Mon projet était de partir à Broome où j’avais trouvé une association qui fait des recherches sur les baleines. J’embarque donc pour la côte ouest de l’Australie et je passe deux semaines avec une tribu de femmes, tendance hippie/végétalienne, à compter les baleines et faire des relevés. J’ai vraiment adoré ça et j’ai voulu rester dans le domaine donc j’ai tenté le tout pour le tout en contactant une compagnie de croisières de « whale watching ». Je suis tombée sur Cameron, le boss, à qui j’ai expliqué ma passion pour ces animaux et que je revenais d’un camp de recherche. À l’Australienne, il me répond d’un ton très détendu, « Ok, rendez-vous à la plage demain alors et on voit ce que tu peux faire ».

Excitée comme une gamine, je me rends à la plage le lendemain et je discute avec Cameron qui me dit qu’il a justement besoin d’une fille pour faire des extras comme hôtesse sur son bateau. Attention, on ne parle pas d’hôtesse comme dans les clubs de strip ! Le job consiste à faire en sorte que tout se passe bien pour les clients à bord, leur servir les boissons et les repas et répondre à leurs questions.

Cameron me propose de faire un essai le jour suivant, c’est fou comme tout va vite en Australie ! Je l’ai contacté pour être volontaire sur son bateau et finalement ce gars super sympa m’offre peut-être un job de rêve !

Rencontre avec une baleine
Rencontre avec une baleine

Première croisière parmi les baleines

Je pars faire mon essai. On est deux hôtesses à bord, l’autre est Canadienne, aussi en working holiday et fait ce boulot depuis 2 ans en suivant la saison des baleines. À Broome, la saison est de juillet à fin septembre, ensuite les baleines descendent le long de la côte vers le sud. Cameron et l’autre hôtesse me mettent très à l’aise et m’expliquent tout, je dois préparer les plateaux repas des clients sur le bateau, m’assurer que tout le monde va bien, donner des informations sur les baleines et faire la discussion.

Rien de très compliqué, je serais payée 20 dollars de l’heure et c’est vraiment un travail agréable! Surtout que je suis complètement dans mon élément, au contact avec les gens et les animaux. L’essai s’est bien passé, juste après Cameron me dit que je suis embauchée, c’est énorme ! On était vendredi et le samedi, me voilà déjà sur le pont pour commencer mon nouveau travail.

Cameron sur le zodiac de la compagnie
Cameron sur le zodiac de la compagnie

Le bateau de Cameron peut accueillir jusqu’à 40 personnes (37 clients et 3 membres du staff : le skipper et les deux hôtesses), c’est plutôt bien car ce n’est pas un gros bateau du genre charter à touristes. Là on reste dans la petite entreprise familiale, qui propose un service haut de gamme et proche des gens. Je travaille 6 heures par jour, le tour proposé est un « sunset tour » de 4 heures : les touristes – et moi ! – prenons un zodiac pour rejoindre le bateau de croisière qui est un peu plus loin en mer.

On les accueille avec l’autre hôtesse et on leur explique les consignes de sécurité, on sert les boissons au début puis tout le monde s’éparpille sur le pont. Au milieu du voyage il y a un atelier pour les enfants, on leur explique ce que sont les baleines, comment elles se déplacent, etc. Puis mon boss commence à les chercher à l’œil nu, en essayant de repérer celles qui soufflent ou qui sautent.

Quand on en voit, on s’approche, pas à plus de 300 mètres quand il y a un petit baleineau et à 100 mètres si ce sont des adultes. Ensuite on coupe les moteurs et on essaie d’avoir des interactions avec les baleines, en espérant qu’elles s’approchent du bateau. À ce moment là, c’est génial car j’ai juste à profiter du spectacle, c’est la magie du job ! Les touristes sont occupés à regarder les baleines, à prendre des photos et des vidéos.

C’est incroyable de pouvoir observer ces animaux immenses d’aussi près, de les voir sauter, de remonter à la surface pour respirer puis de repartir dans leur milieu naturel. Je me sens vraiment privilégiée d’être là et d’être payée pour ce travail ! Mais après la magie, il y a quand même le retour à la réalité, il faut se remettre au boulot… Je dois préparer les plateaux repas parce qu’après le spectacle des baleines, les clients se font servir le dîner tout en profitant de la vue du coucher de soleil.

On ne doit pas approcher les baleineaux à moins de 100 mètres
On ne doit pas approcher les baleineaux à moins de 100 mètres

Puis c’est déjà le chemin du retour, un moment plus calme que j’apprécie. On peut prendre le temps de discuter avec les clients. Je me pose souvent à mon endroit préféré, à l’avant du bateau, pour leur demander comment s’est passée leur journée et s’ils sont contents de la croisière.

Un jour où la mer était démontée, j’ai regretté de m’être assise à ma place préférée car on est tombés dans un grand creux et je suis passée sous une vague qui m’a entièrement recouverte ! Cameron et les passagers se sont bien fichus de moi !

Les touristes sont majoritairement des Australiens, ça me permet de bien pratiquer mon anglais et c’est intéressant de parler avec les locaux. Un autre avantage du job, c’est que je peux faire autant de croisières que je veux en tant que passagère. Je précise quand même que les voyages sont fatiguant, être en mer ce n’est pas de tout repos. En plus j’avais un autre job le matin, je préparais les plateaux repas pour les avions à l’aéroport de Broome. J’étais aussi « wildlife rescue », volontaire pour soigner les kangourous. Je travaillais avec une Australienne qui avait une licence pour recueillir des kangourous, surtout des rescapés d’accidents de la route.

Du spectacle des baleines à celui des strip-teaseuses

J’ai travaillé sur le bateau pendant deux mois, en août et septembre, puis je suis partie au sud vers Fremantle en octobre car c’était la fin de la saison des baleines. J’ai repris un job de serveuse et commis de cuisine dans un restaurant où j’avais bossé pendant ma première année de visa. Tout s’est bien enchaîné parce que Cameron a suivi les migrations des baleines et a navigué avec le bateau de croisière de Broome à Fremantle.

Mais contrairement à Broome, les baleines ne sont pas la super attraction, à Fremantle il y a beaucoup d’autres choses à faire. Du coup, il fait des croisières en fonction des réservations et le matin où l’après-midi il propose son bateau à la location avec un skipper (lui) et une hôtesse. Et là bingo, il me recontacte pour me proposer le job d’hôtesse ! Ça me dit bien de faire ce job et de travailler de nouveau avec lui donc j’enfile ma nouvelle tenue d’hôtesse sur son « party boat » ! Car les gens qui louent le bateau sont en grande majorité des jeunes Australiens qui partent en groupe faire la fête, il y a aussi parfois des backpackers. Je travaille souvent le week-end, 6h entre 12h et 18h, toujours pour 20 dollars de l’heure.

Le stress et la mauvaise humeur ne font pas partie de ce job !
Le stress et la mauvaise humeur ne font pas partie de ce job !

Le job à bord est à peu près le même que pour les croisières de baleines… Sans les baleines. Je fais en sorte que tout le monde passe un bon moment, que les clients ne s’ennuient pas ou qu’ils ne soient pas malades, qu’ils respectent le bateau et qu’ils ne se mettent pas en danger. Il faut surtout savoir gérer les gens en état d’ébriété parce que sur le bateau, l’alcool coule à flot ! À part ça, ma tâche la plus importante est celle d’aider le skipper à amarrer le bateau !

Le travail est sympa, dans une bonne ambiance évidemment puisque c’est tout le temps la fête. Ça m’a aussi fait vivre des expériences inoubliables mais pas du même genre que celles vécues avec les baleines… Un jour j’ai dû m’occuper d’une équipe de foot sur le bateau, une vingtaine de jeunes Australiens qui sont venus pour s’amuser et boire. J’avoue que ça a été dur à gérer, ils ont même emmené une strip-teaseuse à bord pour faire un show privé, certains se sont jetés à l’eau et je me suis fait draguer de tous les côtés !

C’est la subtilité du job, il faut toujours continuer À rigoler avec eux pour ne pas casser l’ambiance tout en leur rappelant les règles à suivre.

D’un simple coup de fil pour demander si je pouvais travailler bénévolement sur le bateau de Cameron pour être auprès des baleines, j’ai finalement décroché deux jobs très différents mais deux super expériences. L’Australie est le pays parfait pour gagner de l’expérience dans le domaine de la protection des animaux comme j’ai prévu de le faire. Même sans avoir de compétences dans ce milieu, j’ai pu trouver des associations et des sociétés dans lesquelles j’ai appris plein de choses qui seront utiles ma future carrière. De quoi reprendre les études avec le sourire!

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3 Commentaires

  1. Article très intéressant, d’autant plus pour moi car je travaille dans le tourisme pour des Tour Opérateurs et Compagnie de Croisière. Je pars avec un visa vacance travail prochainement en Australie. J’aimerai trouver un job comme celui ci mais pour du plus long terme… Si vous avez des pistes, je suis preneuse !!!

  2. waaouhhhh genial, sa motive vraiment, je ne sais pas comment tu as fait mais je ne peut que te félicité…peut tu donner des conseils, je débarque bientôt en australie avec pour seul objectif de me faire un maximum plaisir, en sachant que je vais devoir gagner de l’argent, comme n’importe qui..comment as tu rencontrer ces associations, comment en es tu arrivé la,
    cordialement, anthony