Les Grampians, une oasis montagneuse de forêts et de chutes d’eau

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Les Grampians - Victoria -Australie

Dans le nord-ouest du Victoria, à l’autre bout de la Great Ocean Road, se dresse un vaste massif naturel où des crêtes de grès orangé percent la cime des bois d’eucalyptus. Terrain de jeu favori des randonneurs, quartier général des amateurs de grimpe, sanctuaire de faune et de flore, mais également site d’art aborigène le plus important du sud-est de l’Australie, le parc national des Grampians est l’un des plus populaires de l’État.

Du territoire aborigène à la terre des colons

Chaque année, près d’un million de visiteurs convergent vers le massif pour arpenter ses sentiers et découvrir sa richesse naturelle : en leur sein, les Grampians préservent plus d’un tiers de la flore victorienne, bon nombre d’animaux, dont une quarantaine d’espèces de mammifères et plus de 200 espèces d’oiseaux.

Les Grampians

Derrière ces chiffres à la fois impressionnants et impersonnels, se cache une réalité poétique et accessible à tous : celle des kangourous qui, à la nuit tombée, envahissent par dizaines les prés des fermes adjacentes. Des koalas entraperçus entre les ramures des hauts eucalyptus qui dominent un sous-bois coloré de fleurs sauvages. Des cacatoès blancs à crête jaune qui s’envolent en bruyantes nuées, ou leurs cousins noirs à tête rouge qui décortiquent silencieusement les noix des pins endémiques pour se nourrir. Autant de rencontres animales communes ici.

C’est sans doute cette abondance naturelle de gibier, de plantes et de cavernes qui a fait des Grampians l’un des lieux d’occupation favori des premiers australiens, les peuples aborigènes. Pour eux, les Grampians portaient un autre nom : Gariwerd.

L’occupation aborigène de ces chaînes s’étale sur plus de 20 000 ans et le souvenir de leur cohabitation avec la nature est peint sur la roche des montagnes : Gariwerd rassemble le plus grand nombre de sites d’art aborigène du sud-est du pays, dont une poignée sont ouverts au grand public. Protégés derrière des clôtures grillagées, les peintures d’ocre séculaires se composent de marques de mains et de silhouettes animales fanées par le temps.

À l’échelle de la tradition aborigène, la présence européenne n’est qu’un infime grain de sable. Ce n’est qu’en 1836 que le géomètre Sir Thomas Mitchell explore pour la première fois le massif. Ses sentiments paraissent mixtes, frustration et persévérance, semblant expliquer les noms qu’il confère aux sommets escaladés durant son expédition, comme Mount Difficult et Mount Abrupt.

Dans son rapport final, il révèle optimisme et enthousiasme en décrivant la fertilité de la terre et l’abondance de l’eau. Lorsqu’il nomme les Grampians, Sir Mitchell trahit peut-être sa nostalgie : ce patronyme, il n’a fait que l’emprunter à l’une des principales chaînes montagneuses de son pays natal, l’Ecosse.

Les colons ne tardent plus à s’installer dans ce domaine rebaptisé et rapidement transformé : mines, carrières, cultures et exploitations forestières changent bientôt à jamais le visage de Gariwerd. Peu à peu, les aborigènes se sont effacés des montagnes, vaincus par le « progrès ».

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La randonnée, moyen idéal de se plonger dans les beautés naturelles du parc

De nos jours, une nouvelle page de l’Histoire a été tournée et les Grampians tirent maintenant leurs revenus de l’industrie du tourisme.

Le centre culturel de Brambuk, également centre de visiteurs du parc, entretient la mémoire et la continuité de la culture aborigène.

Ateliers proposant d’apprendre à lancer un boomerang ou à jouer du didjeridoo, dégustation de nourriture traditionnelle en provenance directe du bush, expositions éducatives, librairie bien fournie et documentaires vidéo permettent d’en apprendre davantage sur les premiers habitants de la région, avant d’aller faire l’expérience des sites de peinture de Gulgurn Manja ou Ngamadjidj, dans le nord du parc.

Quant à découvrir par soi-même la beauté naturelle des lieux, une seule solution : la randonnée. Aux abords d’Halls Gap, centre névralgique des Grampians, de nombreux sentiers sillonnent la Wonderland Range, dont les merveilles passent par l’imposant Grand Canyon jusqu’à la vue panoramique et dégagée du sommet des Pinnacles.

Les Grampians
The Grampian National Park, Victoria

Là-haut, un unique regard suffit à embrasser les pentes boisées de la montagne, les champs qui l’entourent et l’étendue bleue du lac Bellfield, l’un des nombreux réservoirs d’eau alimentant les villes et les cultures de la région.

De plus courtes promenades permettent également d’appréhender le relief des Grampians, comme Reed Lookout, où la forme de bouche béante des Balconies (auparavant connues sous le nom de « Jaws of Death » : les mâchoires de la mort !) offre un premier plan esthétique à la vue sur les chaînes.

Les Grampians
MacKenzie Falls, Grampians National Park

L’abondance de l’eau, elle, se retrouve aux cascades de McKenzie et de Silverband. Traverser les forêts des Grampians lors de ces excursions, c’est également se faire le témoin du cycle de la vie : en 2006, la moitié du parc a été pris dans un terrible incendie.

Heureusement, la végétation australienne, habituée aux feux de broussaille, a développé son propre système de survie : l’écologie du feu. De nombreuses plantes ont besoin des flammes pour attiser leurs graines et suite à la dévastation, beaucoup d’arbres se régénèrent en laissant germer une multitude de nouvelles pousses tout le long de leur tronc.

Une résurrection végétale qui s’observe sur plusieurs années et assure qu’une visite aux Grampians n’est jamais la même.

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Parc National des Grampians : Pratique corner

  • Halls Gap se trouve à environ 250 km au nord-ouest de Melbourne. Suivez la Western Highway (M8, qui devient la A8) en direction de Ballarat puis d’Horsham. Vous pourrez bifurquer vers Halls Gap à partir d’Ararat via la C222 (Halls Gap – Ararat Road) ou de Stawell via la C216 (Grampians Road). Comptez environ 3h30 de route.
  • Si vous ne disposez pas de votre propre moyen de transport, vous pouvez choisir l’un des nombreux tours organisés qui opèrent dans la région.
  • La randonnée jusqu’aux Pinnacles en passant par le Grand Canyon au départ du parking de Wonderland fait environ 5 km (environ 3h). Comptez 40 minutes pour faire l’aller-retour jusqu’à Silverband Falls (1,4 km) ou Reed Lookout (2 km).
  • Les cascades de McKenzie se contemplent au choix depuis la hauteur d’une plate-forme d’observation (2 km, 30 minutes) ou en descendant jusqu’à leur base (2 km, 1h).
  • Le parc national Grampians compte plusieurs terrains de camping accessibles aux véhicules et d’autres uniquement aux randonneurs, pouvant être réservés en ligne.
    Le parc étant très populaire, pensez à booker votre emplacement de camping à l’avance si vous comptez venir durant un long week-end ou pendant les vacances d’été.

Nos conseils d’hébergement du petit prix au coup de cœur

Un hôtel avec un excellent rapport qualité prix

Halls Gap Caravan Park

Un caravan park verdoyant au milieu des montagnes, dont les espaces sont partagés avec kangourous et oiseaux. Vous sont proposés différents types de bungalows propres et bien équipés, ainsi que de simples emplacements de camping. Le Parc National des Grampians se trouve quant à lui à seulement quelques minutes de route. En savoir plus

Notre coup de cœur

Petschel House

Cette superbe maison de campagne située à Hamilton offre un délicieux séjour au calme, dans un cadre nature idéal avec un immense jardin ponctué de fleurs et d’animaux. Les visiteurs sont installés dans une grande chambre et leur propre salle de bain. L’endroit est confortable et les hôtes incroyablement accueillants. Un séjour magique et ressourçant. En savoir plus

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Cette charmante auberge de jeunesse propose des lits en dortoir ainsi que des chambres privées de différentes tailles. Elle comprend deux salons et deux cuisines communes et un jardin. Le tout dans une ambiance chaleureuse, un cadre propre, simple et moderne. En savoir plus

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